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11 novembre 2013

Snowpiercer

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Alors, soyons clairs, je suis allée voir ce film à reculons, parce que ce n’est vraiment pas, mais alors, vraiment pas, le type de film qui me plaît !

N’empêche, après avoir lu des tas de critiques dithyrambiques, j’ai cédé !

 

Verdict ?

Je peux me faire confiance en matière de ce qui me plaît ou non au cinéma, c’est une certitude !

 

Mais sinon, en toute objectivité, suis-je en mesure d’en dire quelque chose de positif ?

... Je devrai pouvoir essayer d'étayer quelque chose je crois...

 

Donc...

Snowpiercer c’est le dernier film du cinéaste sud-coréen Bong Joon-ho, actuellement en salle (depuis le 30 octobre dernier).

En gros, on est en 2031. Cela fait 17 ans que les derniers survivants de l’ère glacière qui souffle sur Terre ont pris place à bord d’une sorte d’arche, un train gigantesque appartenant à une industrie privée, faisant inlassablement le tour de la Terre en une année, selon une ligne construite avant le début de l’ère glacière. Le train ne peut pas s’arrêter sous peine que tous ses occupants gèlent. Personne ne peut ne serait-ce qu’envisager de sortir mettre le nez dehors, sous peine de geler sur place... Dans cet univers figurant le monde et abritant le reste de l’humanité, s’est recréée une hiérarchie des classes allant de la tête du train (les classes supérieures) à la queue du train, où se met en place une révolte menée par un homme décidé à remonter chaque wagon un à un pour prendre le contrôle du train afin de lutter contre cette hiérarchisation injuste et bestiale.

 

Ah, ben ça non, je sujet n’est pas réjouissant, je vous ai prévenus !

 N’empêche, ce n’est pas complètement de la faute de Bong Joon-ho, parce qu’à la base, le film est la libre adaptation de la bande-dessinée française «Le Transperceneige» de Jean-Marc Rochette et Jacques Lob chez Casterman...

 

Ce qui est de la faute de Boong Joon-ho en revanche c’est le traitement de l’espace et la mise en scène: en gros, on ne quitte jamais le train, l’image est majoritairement sombre, et l’essentiel du film atrocement violent.

Il y a, semble t-il, un traitement de l’évolution du film un peu comme l’évolution d’un jeu vidéo, mais, excusez mes lacunes en la matière, la subtilité ne m’a pas émue...

 

En revanche, on retiendra cette volonté de Boong Joon-ho de presque sacraliser l’enfance et le lien parents/enfants (ce qui, si vous voulez mon avis, rend la cruauté de certaines scènes encore plus sadique...) 

 

Encore que ce n’est pas tant visuellement que le film est violent (enfin, si, mais passe encore) c’est plutôt de part les propos sous-jacents, l’atmosphère... tout cela est tellement tourmenté, tellement ambigu. L’humanité et l’héroïsme en deviennent tellement pathétiques... c’est réellement dérangeant de mon point de vue.

Mais c’est certainement en cela que Bong Joon-ho réussi son pari et frôle le génie...

On ne fait pas un grand film sans déranger les esprits...

Et à bien des égards, ça reste un grand film, oui, force est de le constater.

De part sa complexe approche politico-humaine... résistance morale/révolution/explosion des pouvoirs en place, dans un espace clos qui préfigure les vestiges de notre actuel monde... fallait oser.

De part la multitude de détails visuels mis en place, il y a, c’est sûr, de quoi voir et revoir ce film des dizaines de fois avant de tout percevoir.

De part la maîtrise technique, véritable prouesse qui a quand même consisté à tourner plus de 2h de film dans un seul espace clos en donnant le sentiment d’évoluer constamment dans des niveaux supérieurs, alors que toute la progression est horizontale et non pas verticale...

De part, contre toute attente, une approche presque fabuleuse et poétique, rehaussée par des scènes particulièrement déroutantes de couleurs et de burlesque, des personnages  et des propos drôles et décalés, presque hors de propos, se mêlant à de violentes tueries, mais qui participent à rendre cette atmosphère si intense, et qui, bien des heures plus tard, nous poursuit encore.

 

Tout cela n'est pas sans nous faire penser, qu'en effet, les meilleurs contes, ceux desquels on tire nos plus intenses souvenirs, sont souvent ceux qui ne sont pas exempts de cruauté...

De là à nous faire rêver, là, on admettra en revanche que l'on repassera.

 

Snowpiercer, de Bong Joon-ho, avec Chris Evans, Ed Harris, Tilda Swinton, Jamie Bell, Luke Pasqualino (2h05)

(Source photo: Allocine)

 
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Commentaires
C
@ Papillote: Oui, vois le vite, car en effet, en étant adepte du style, ça te plaira je crois !
P
Il est un de mes réalisateurs préférés, Memories of murder a été un gros choc à l'époque de sa sortie. J4adore aussi The host. Je n'ai pas encore vu ce film, mais à priori j'aimerai...
Brèves curiosités
  • " (...) Seul un impuissant de l'esprit peut croire que le conte soit réservé à l'enfance, que la féérie soit une fuite de la réalité matérielle."
  • (Jim Léon)
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