Love de Julien Doré
Dans mes oreilles depuis quelques temps déjà, cet album est pour moi, une petite merveille !
Je m’explique: j’ai, pendant très longtemps, crié à qui voulait l’entendre, que je détestais Julien Doré ! - entre nous, je ne suis pas sûre d’avoir jamais pris le temps d’écouter quoique ce soit à ce moment là... - Je crois que l’étiquette «émission de TV/M6» suffisait à me faire fuir... Les préjugés ont la peau dure !
Quelques années plus tard, je me surprends à écouter «Paris-Seychelles», extrait de l’album Love, en boucle...
J’achète donc l’album (non, pas de demi-mesure, ce serait trop bête !) et le colle dans mes oreilles sur le chemin du boulot (c’est le crash-test pour définir si un album est bon ou non) pendant plusieurs matins d’affilée.
Et c’est le coup de foudre ! Me voilà à renier plusieurs années de sarcasmes à propos du travail du jeune homme... (vous savez ce que l’on dit... y’a que les imbéciles...)
Bon, sinon, concrètement, qui y’a t-il de plaisant dans cet album ?
Les textes. Le thème est triste-à-s’ouvrir-les-veines-au-PQ (la séparation amoureuse...) mais les textes sont d’une délicatesse parfaite, quelque chose entre une douceur écorchée vive et une force bestiale...
La musicalité: absolument maîtrisée entre électro et folk qui nous plonge dans une obsédante mélancolie à la fois délicieusement douloureuse et apaisante.
La linéarité de l’ensemble: tout est construit de manière homogène, pas de rupture, un peu comme une plainte, une complainte qui s’étend tout au long de l’album... C’est une sensation abstraite de poursuite, un peu comme un souvenir que l’on ne voudrait pas laissé partir. Un peu comme l’obsession d’un sentiment que l’on voudrait voir survivre. A la fois, dans l’idée de poursuite, on retrouve l’idée d’avancée, de voyage, qui est parfaitement perceptible de titre en titre, des Seychelles à Viborg...
Néanmoins, et c’est ce qui est divin, l’ensemble garde cette touche dansante et élégante absolument parfaite.
Un album parfaitement maîtrisé et envoûtant selon moi, qui aura su, c’est certain, me réconcilier mille fois avec l’artiste (un brin torturé) qu’est Julien Doré.