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2 novembre 2012

Un peu de lecture #4: Patients de Grand Corps Malade

Grand Corps Malade, c’est son nom de scène. Le jeune homme aux yeux clairs et à la voix profonde se prénomme en réalité Fabien. Il est slameur.

 

Depuis déjà quelques années, même si rien n’aurait pu me faire croire que j’aimerai ce qu’il fait, j’ai appris à l’apprécier.

En réalité même, il me touche vraiment. Ses textes savent trouver leur place dans mes oreilles. Sa voix me transporte... non pas vers un univers de volupté, mais toujours vers des sentiments réels et précis.

Le premier morceau que j’ai découvert, je m’en souviendrai longtemps, c’était «J’ai pas les mots» (dans Taratata je crois, en zappant...)

Ce texte, pour toutes les raisons que vous pourrez y trouver en l’écoutant ou le lisant m’a complètement anéantie. J’y ai trouvé des choses que je n’aurai pas su exprimer, mais que lui disait là, tout simplement, sans fioritures, presque avec détachement, sans cris ni sanglots, avec tellement de pudeur... 

 

Suite à ça, j’ai appris à découvrir ce qu’il faisait. Qui il était.

 

Grand Corps Malade. Tout est dit. Il n’est pas arrivé là par hasard évidemment. La vie s’est chargée de son destin... 

En l'occurrence, il n’était pas prédestiné à slamer... il devait enseigner le sport. Sa vie c’était le sport, le basket notamment...

Mais finalement, il s’est bien adapté à la scène !

 

Ce qui s’est passé pour qu’il passe des terrains de sports à la déclamation sur scène Fabien en parle toujours peu et avec pudeur. On le sait à la lecture de ses textes ou parfois de la presse.

 

Et puis finalement, il l’a confié dans un livre.

Pas réellement l’accident. De ça il dira seulement: "Je suis devenu "tétraplégique incomplet" suite à un plongeon trop à pic dans une piscine pas assez remplie." Il n'en dira rien de plus.

 

Ce qu’il raconte surtout c’est le temps de la rééducation, tout de suite après l’accident. 6 mois de douleur, de réadaptation, de gestes du quotidien impossibles, d’aide médicale, mais aussi de rencontres, de liens, de destins...

Comme dans ses textes, avec beaucoup de simplicité et de pudeur il nous raconte juste l’essentiel. Assez peu de sa vie ou de ses proches.

Simplement de cette nouvelle organisation de vie et de ses évolutions.

Le tout avec finesse et humour, parfois cynique mais toujours juste. Avec beaucoup de recul et de positivisme, sans hargne ni colère. Il revient juste sur ce bouleversement de vie.

La distance qu’il y met lui permet d’aborder réellement ce quotidien déstabilisant et inconnu pour nous, valides, qui ne nous sommes probablement jamais posé la question de ce que cela pourrait être... cela lui permet de nous confier ces quelques instants très intimes de sa vie.

 

Le livre est court. Je l’ai lu dans le train d’une seule traite. Mais il est suffisant. Nul besoin d’épiloguer pour raconter cela, ni de broder et d’en rajouter. Le témoignage est suffisant et de fait bouleversant. 

 

Loin des préjugés que l’on pourrait avoir quand à un texte pliant sous la condescendance et l’apitoiement, on n'est pas non plus en train d’exploiter le filon du handicap pour faire de l'audience (du lectorat en l'occurrence..), non, on est juste en train de prendre conscience d’une réalité de vie pas banale.

Et d’une force vitale incroyable. Forcément touchante. 

 

Patients

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  • " (...) Seul un impuissant de l'esprit peut croire que le conte soit réservé à l'enfance, que la féérie soit une fuite de la réalité matérielle."
  • (Jim Léon)
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